Comment financer le reste à charge CPF ?
Publié le 30/08/2024
Une opportunité d'optimiser le reste à charge CPF dans une logique de co-construction de parcours de formation salarié/entreprise.
Depuis le 2 mai dernier, une participation financière de 100 € est devenue obligatoire pour chaque titulaire souhaitant mobiliser ses droits CPF et souscrire à une formation via Mon Compte Formation. Ce montant constitue le reste à charge CPF, une contribution financière que les salariés doivent désormais assumer, sauf en cas d’exonération.
Le décret du 29 avril 2024 instaure en effet une « participation obligatoire au financement des formations éligibles au compte personnel de formation » correspondant « à une somme forfaitaire dont le montant est fixé à cent euros et revalorisé chaque année par arrêté en fonction de l'indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages. ». Cette réforme vise à impliquer davantage les salariés dans leur parcours de formation en les rendant partiellement responsables de son financement.
Exonérations et opportunités pour réduire le reste à charge CPF
Certaines catégories de salariés sont cependant exemptées de cette obligation. Le reste à charge CPF ne concerne pas les demandeurs d'emploi ni les salariés dont l’employeur prend en charge la formation via un abondement. Cette mesure crée une incitation pour les collaborateurs à se rapprocher de leur entreprise, afin de coconstruire leur projet de formation dans une logique de partage des coûts.
Depuis décembre 2020, les entreprises peuvent déjà abonder le compte personnel de formation (CPF) de leurs salariés. Toutefois, avec la mise en place du reste à charge CPF, cette possibilité prend une nouvelle dimension. Elle renforce la dynamique de co-construction entre l’entreprise et le salarié, en favorisant des parcours de formation partiellement financés par l’employeur.
Comment accompagner les salariés face au reste à charge CPF ?
L’accompagnement des salariés dans cette nouvelle logique est crucial. Une première étape consiste à informer les collaborateurs sur le CPF et sur le reste à charge CPF. Grâce aux entretiens professionnels ou via des supports de communication interne, il est essentiel de bien expliquer les modalités d’utilisation du CPF, notamment la nécessité d'une contribution financière de la part des salariés, et les éventuelles possibilités de financement partagées avec l'entreprise.
Il est également fondamental de sensibiliser les collaborateurs sur l'importance de se former pour renforcer leur employabilité. L'accès à des formations certifiantes, éligibles au CPF, permet de reconnaître et de valoriser leurs compétences. Dans une logique de co-construction, l’entreprise peut identifier des formations pertinentes en lien avec le poste du salarié, tout en prenant en compte le reste à charge CPF à travers une politique de cofinancement.
Politique de cofinancement et optimisation du reste à charge CPF
Pour aller plus loin, l'entreprise peut élaborer une stratégie de cofinancement en décidant de prendre en charge tout ou partie du reste à charge CPF. Les critères d’éligibilité et le montant de la participation restent à l'appréciation de l'employeur, offrant ainsi une certaine flexibilité dans la mise en place de cette politique.
Enfin, pour encourager l’utilisation du CPF malgré le reste à charge, des actions d'accompagnement des collaborateurs dans leurs démarches administratives sont essentielles. L'entreprise peut fournir des informations sur les délais de prise en charge, l'identité numérique et les procédures d’inscription, facilitant ainsi l’accès à la formation tout en atténuant l'impact financier pour le salarié.
En résumé, le reste à charge CPF impose une participation des salariés, mais ouvre la voie à une coopération renforcée avec les entreprises, dans une logique de co-construction et de cofinancement des parcours de formation.